Notre école de yoga et la tradition Natha

01/04/2014 18:26

Notre école  de yoga

et la tradition Natha

Article extrait de la série 4

 

Vous avez peut être remarqué que dans les cours, apparaît de temps à autre le mot « natha » ; c’est tout simplement parce que le Hatha yoga est l’outil qu’utilisent les Natha yogins pour trouver la libération. Notre école de yoga se rattache à cette tradition des Natha yogin qui ont laissé des textes sur le yoga comme la hatha yoga pradipika, la Gheranda samhîta, la Siva samhitâ,  le Goraksha sataka. Ils sont influencés par la philosophie tantrique. Ces écoles se situent dans le Nord Est de l’Inde, non loin de la ville de Bénarès.

Vous allez d’ailleurs faire connaissance à travers la posture de Goraksha de ce maître  légendaire.

Communément, on appelle maîtres – Natha pour les hommes ou Nathni pour une femme – tous ceux qui se rattachent à cette lignée. Certains Natha sont devenus mythiques. C’est le cas D’Adinat, de Matsyendrasa, de Goraksha…  Ces Nathas ne sont pas comme on se représente communément les yogis, des renonçants, des ascètes vivant d’aumônes, jeûnant, se soumettant à une vie d’ermite errant ;  certains vivent dans le monde, ont une femme, ou un mari, un emploi. Ils reçoivent l’enseignement de leur maître dans un endroit de prédilection, temple, maison, forêt…. Puis s’en retournent pratiquer chez eux  jusqu’à la prochaine rencontre avec le maître. Ils ne vivent ni en ashram, ni en ermite au fond d’une grotte. Et la plupart du temps gardent complètement secrète leur pratique et le nom du maître qui les enseigne. Le yoga de ces écoles est destiné à tout le monde, sans distinction de caste, de sexe, de position sociale, et ce, depuis toujours, ce qui est à noter car complètement étranger à la conception de la société indienne régit par des castes et n’accordant pas la même place aux femmes dans la société.

 

 

La philosophie des Natha yogins : quelques points de repère

 

Les Natha yogins ignorent complètement les  yamas ou les niyamas qui sont les deux premiers membres (ou chapitre si vous voulez)  du yoga de Pentajali qui donne une liste de choses interdites ou obligatoires avec une conception du bien et du mal très forte. 

Les Nathas ne considèrent pas du tout les choses sous cet angle. Pour eux, dans une démarche spirituelle, c’est sa propre éthique qui est mise en place, et il n’y a pas besoin de garde fou ; avec un travail sincère, régulier, constant, ardent, les plus belles qualité s’éveilleront d’elles mêmes : amour, compassion, honnêteté, toutes ses qualités ne doivent pas être recherchées pour les mérites qu’elles sont supposées donner, mais parce que par la pratique du yoga, la purification du corps, des énergies, du mental, l’être est débarrassé de ce qui est sombre, pesant, et s’allège vers la lumière, le divin grâce à son corps physique.

 Pour eux, le corps est non pas un obstacle à la libération qu’il faut dominer à coup d’ascèses, de lavement, de purification, de mortification, et d’actions pour s’attirer des mérites,  mais un temple dans lequel l’expérience de l’illumination peut être vécue «  en direct » loin des constructions intellectuelles. Des techniques précises et nombreuses leur permettent de vivre dans leur propre corps cette quête et sa réalisation. En voici une liste non exhaustive :   

  • Les asanas purifient le corps grâce au souffle, dompté comme un tigre
  • Les Mudras font monter l’énergie, c’est le passage au feu
  • Pratyahara permet le retrait à l’intérieur de soi même, le monde extérieur se résorbe à l’intérieur de soi.
  • Les Nyasas sont des massages énergétiques qui guérissent et qui peuvent guérir les autres
  • La méditation permet de faire l’expérience directe de l’illumination.

 

 Il n’est pas nécessaire ensuite pour eux de valider quoique ce soit. Leur expérience personnelle est suffisante.

 

Ce qui différencie encore ces écoles de yoga des autres est qu’elle repose sur le principe de  l’union de la Conscience et de l’Energie dans l’homme (Siva/Shakti). Toutes les techniques qui en découlent sont là pour découvrir cette union au cœur de soi même. Les Nathas pensent que ce qui est dans le macrocosme l’est forcément aussi dans le microcosme, autrement dit l’être humain est un univers en miniature.

Pour eux, à l’origine, conscience et énergie était en union parfaite. Dans la philosophie tantrique, Shiva représente cette conscience et Shakti son énergie.  Rien ne se passait, ni le temps, ni l’espace n’existait. Et puis, à un moment l’énergie se mit à vibrer.  Elle se mit à déployer et à créer tout ce que contenait la conscience  et à actualiser cette conscience. Non seulement le temps et l’espace furent créés mais tout l’univers, tout ce qu’il contient.

Ainsi, tout est déjà créé, on ne fait que «  redécouvrir » Rien n’est inventé, rien n’est trouvé, tout est simplement redécouvert. De la même façon,  il n’est pas possible de penser quelque chose qui n’existe pas.

 

 

Shakti – l’Energie- est dans chaque être humain, sous la forme d’un serpent endormi à la base de la colonne vertébrale, dans les profondeurs du Muladhara cakra. On l’appelle Kundalini. Toutes les techniques visent à l’éveiller. Elle n’attend que d’être éveillée pour se redresser  et rejoindre la Conscience à laquelle elle s’unira comme à l’origine des temps. Cette finalité s’appelle Samadhi.

Elle est aussi accessible dans chacun des cakra  et dans tous les mantras. Il y a plusieurs degrés de réalisation de ce Samadhi suivant le cakra atteint par Kundalini.

Il est évident que la pratique de yoga que vous offrent ces cours ne réveillera pas Kundalini, car ce n’est pas son objectif,  mais il est fort possible que les pratiques éveillent en vous plus d’énergies ; il est certain que les cours vont éveiller vos plus belles qualités et vous verrez alors votre vie se transformer sans changer. C’est juste…. Magique !!!